Ghost Dance, Remugles épars dans l'attente...

 

  • L’art est difficile et les sentiments qui l’accompagnent sont imprudents.
  • La conversation, l’amour de la conversation, est-ce un désordre possible dans l’ordre convenable des metteurs en scène ?
  • Dans le tribunal de solitude d’une représentation, la condamnation du spectateur est d’être l’avocat de son doute.
  • L’unique est ma diversité.
  • Souvent la brutalité d’un déplacement ajuste l’optique de la scène.
  • Mourir sur scène est le plaisir des ressuscités.
  • C’est la charge de temps d’un mot qui fait le poids de son interprétation.
  • La constance de l’errance fait de mes rêves le radeau d’une pensée naufragée.
  • L’utopie d’un acte fait la force de sa disparition.
  • Nous pouvons frapper.
  • L’acteur n’a pas de pieds. L’acteur n’a pas de bras. L’acteur n’a pas de bouche. L’acteur n’a pas de nez. L’acteur n’a pas de ventre. L’acteur n’a pas de cœur. L’acteur n’a rien. Rien qui ne lui appartienne. Et c’est ce rien de lui qui fait que nous lui donnons tout de nous.
  • Bégayer me sauve de parler.
  • Le support d’un homme est souvent le rêve d’un autre.
  • Le théâtre est toujours transitoire, il est la détermination volontaire que notre chaos s’affirme en face de l’infini.
  • Cela fait, j’aimerais commencer ma vie en regardant un arbre.
  • Ce qui est rassurant avec la grossièreté c’est qu’elle sait aussi être médiocre.
  • Nous devons frapper !
  • Le théâtre est un projet de dément qui fixe l’imaginaire dans une immobilité tumultueuse.
  • Je suis un Bouche ta gueule fendu des mots chantés aux coups de vent du temps.
  • En parlotte et à mi-voix nous essayons de décorer l’atelier lugubre de notre réalité.
  • Il n' y a qu'un nerf à l'acteur, c'est celui qui manipule sa marionnette.
  • Par pitié ne me brisez pas d’une réponse !
  • La noblesse au théâtre est l’excrément décoré d’une bourgeoisie repentie.
  • Je lutte dans l’oubli des mots qui m’abandonnent.
  • Le douloureux néant du théâtre est nourri des solitudes froides du cosmos. Ce que nous jouons alors dans l’infini d’une représentation, c’est le chant inconnu des étoiles disparues.
  • J’ai vu un acteur enlever son masque pour me regarder avec un masque plus terrible encore, l’enlever de nouveau et à nouveau l’enlever, jusqu’à me montrer qu’un visage n’était qu’un masque sur un masque en écorce d’un visage qui me resterait inconnu.
  • Je me suis inquiété lorsque j’ai compris qu’il croyait s’adresser à des hommes.
  • Le théâtre est la petite affaire des démons.
  • Ma langue disparaît dans les slogans qui la soumettent à se consommer.
  • Déplier une intensité nous laisse seul face à l’immensité.
  • Il y a un risque à l’habitude, c’est que parfois elle en crée de nouvelles.
  • À la fin, il nous restera un talent : arrêter !
  • L’acteur se déplace en se lançant d’un mot à un autre et n'atterrit sur scène que dans un hoquet.
  • Sur scène, nous cherchons des vies disparues qui n’ont sans doute jamais existé.
  • Pliés en couteau, il y a dans le tranchant du visage de l’acteur des sortilèges dont les facilités déroutantes dépècent le masque des spectateurs.
  • C’est par le sacre d’un mouvement figé qu’un acteur construit la royauté d’une histoire dont je puis être l’unique et fidèle sujet.
  • Il s’effondra et au choc de son corps sur les planches, le bois répliqua : « Le temps n’est qu’une cicatrice sur une cendre ».
  • Chaque seconde dite est une seconde en répit du silence qui m’envahit !
  • Le spectateur et l’acteur sont l’ombre et la proie de leurs désirs combinés.
  • Le théâtre est un déplacement qui refoule la raison à sa folie.
  • Flétri sur souche, l’acteur se rêve arbre.
  • La croyance du théâtre se fait par l’abandon du théâtre.
  • Quand le monde est boiteux, le théâtre claudique.
  • J’abrite un monde qui se nourrit de ses murs, de son sol et de son toit.
  • L’immédiat est un temps de déshérités.
  • J’ai des tombes plein les poches.
  • Jouer est une leçon de bien vieillir.
  • La volonté est souvent le secours de l’incompétence.
  • Au plus prés d’un mot se cache un autre mot qui dissimule un autre mot et ainsi encore d’un mot jusqu’au silence.
  • Au lever je doute de pouvoir continuer jusqu'à douter au coucher de pouvoir m’arrêter.
  • Le théâtre est une science de la disparition.
  • Plus l’annonce du théâtre est confuse, plus sa sentence est heureuse.
  • Les metteurs en scène sont condamnés car ils n’ont pas voulu développer les modèles de leur reproduction.
  • Il faut assez d’humeur dans un texte pour que l’acteur puisse y faire du sang.
  • C’est le complot de nos émotions qui ajoute un bruit à la nuit.
  • Un jour suffit qu’une représentation vide au lendemain.
  • C’est votre travail, Il n’y a pas d’autre solution, il vous faut manger le temps terriblement amer de l’époque.
  • Un théâtre de laquais fait le maître en applaudissant la politesse des domestiques.
  • Entre deux battants, tu murmuras au retardataire : «  ce qui a commencé ne pouvait s’achever sans vous. »
  • Un mot, ma vie pour un mot.
  • Les pays émergents, les marchés émergents… les artistes émergents ? La salive ne fait pas la colle !
  • S’ils émergent, la question est : où étaient-ils immergés ?
  • L'émergence, c’est ce qui se trouve à marée basse !
  • Une émergence sans complexité, c’est un détergent !
  • Aux émergents je préfère les émanents.
  • Saoul de colère, j’ai trouvé cela sur le net ; « Découvrez le programme "Emergence(s)", un appel à projets entièrement dématérialisé sur Paris.fr. La Ville de Paris s'engage pour la création ... »
  • Sans doute, suis-je imbécile de tout cela car je ne suis qu’un submergé.
  • L’ampleur de la tâche fait l’honneur du naufrage.
  • En attendant le médecin, le mourant rêve de Molière.